[SÉNÉGAL-JICA] Projet de renforcement des capacités pour le contrôle de la dégradation des terres et de la promotion de leur valorisation dans les zones de sols dégradés

# Dégradation des terres, # Manuel technique, # implication des collectivités locales

Résumé du projet

✔ POINT CLE

Renforcer les capacités des ressources humaines pour que les activités de lutte contre la dégradation des terres et de promotion de leur valorisation soient réalisées continuellement par les populations elles-mêmes.

La lutte contre la déforestation et la dégradation des terres est une des priorités politiques du Gouvernement du Sénégal dans le secteur de l’environnement. A ce jour, plusieurs projets et programmes ont été réalisés dans ce domaine. Toutefois, il persiste la faiblesse de la pérennité dans la mise en œuvre des activités par la population après l’achèvement des projets/programmes, et l‘insuffisance de capitalisation des acquis par les acteurs concernés.
C’est pourquoi il faut capitaliser les acquis, identifier et expérimenter les techniques et mesures appropriées et applicables, renforcer les capacités des acteurs concernés (agents forestiers, populations locales, collectivités locales, etc.), mettre en œuvre une stratégie de démultiplication des acquis capitalisés, et mettre en place un dispositif de pérennisation des réalisations faites sur le terrain. Afin de résoudre ces problèmes, le gouvernement du Sénégal a demandé ce projet au gouvernement japonais. Sur la base de cette demande, l’Agence aponaise de coopération internationale (JICA) a lancé le « projet de renforcement des capacités pour contrôle de la dégradation des terres et la promotion de leur valorisation dans les zones de sols dégradés (CODEVAL)» en mars 2011 en collaboration avec la Direction des Eaux, Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable en tant qu’institution homologue.
Le projet a pour objectif de renforcer les capacités des ressources humaines (agents forestiers, populations locales, collectivités locales etc.), pour que les activités de lutte contre la dégradation des terres et de promotion de leur valorisation soient réalisées continuellement par les populations elles-mêmes avec l’appui des agents forestiers, des collectivités locales et des autres partenaires locaux après l’achèvement du projet.
Le projet s’est achevé en février 2016.

 

Détails du projet

1. Informations de base

L’expansion des terres nues ou terres à faible couvert végétal (sols caractérisés par une forte teneur en acide sulfurique), la salinisation du sol, l’affaiblissement du sol (résultant de la pratique excessive de la monoculture au niveau du bassin arachidier*1 ou du surpâturage), sont autant de problèmes majeurs actuellement observés au Sénégal. En particulier, la diminution de terres arables ainsi que celles des domaines forestiers, ou encore la diminution des rendements céréaliers etc. dont l’unité de superficie ne cesse d’augmenter dans les régions de Fatick et de Kaolack qui sont ciblées par le Projet. En effet, ces deux régions connaissent deux grands problèmes liés à la prévalence des sols ayant une forte teneur en acide sulfurique et à l’affaiblissement de terre arable. Ces problèmes impactent grandement la vie des populations rurales dans ces deux régions, caractérisées par une forte croissance démographique.
La stratégie de mise en œuvre du projet se compose de 4 grandes activités, à savoir « Activités pour comprendre l’état des lieux », « Identification des techniques et mesures », « Expérimentation et capitalisation des acquis au niveau de 20 sites pilotes » et « Démultiplication au niveau des 80 sites prioritaires ». En testant les techniques et les méthodes identifiées dans 20 sites pilotes, le projet n’a pas seulement pris en considération les contre-mesures de la dégradation des terres, mais également des activités supplémentaires liées à la génération de revenus.

*1 Le Bassin arachidier est composé des régions de Thiès, Louga, Diourbel, Fatick, et Kaolack.

 

2. Activités pour comprendre l’état des lieux

Il est important pour le projet de disposer d’informations suffisantes concernant la zone cible avant d’entreprendre une approche appropriée pour faire face aux problèmes liés à la dégradation des terres. Afin de saisir la situation locale sur l’état actuel de la dégradation des terres, d’identifier les techniques et méthodes appropriées, et de sélectionner les sites cibles, des études sur les techniques et mesures existantes, une analyse des mécanismes de dégradation des sols, et l’élaboration de cartes thématiques ont été menés au début du projet. Par la suite, les sites pilotes et des sites prioritaires ont été choisis.

3. Identification des techniques et mesures

A la suite du sondage de l’état des lieux, des options techniques applicables aux populations locales ont été sélectionnées, à l’issue des visites d’observation et interviews menées dans les focus groupes. Lors de la détermination des activités à entreprendre au niveau des différents sites, le Projet a proposé aux collectivités locales une combinaison de techniques adaptées pour les sites cibles respectifs, en tenant compte des types de dégradation. La décision finale a été prise avec le consentement de l’assemblée villageoise des différents sites cibles.

4. Expérimentation et capitalisation des acquis au niveau de 20 sites pilotes

Les techniques et les mesures sélectionnées ont été expérimentées dans les sites pilotes. En même temps, les activités génératrices de revenus ont été menées pour permettre de créer des retombées bénéfiques ; telles que l’utilisation efficace du compost produit par les techniques appliquées et l’augmentation de la motivation des populations par rapport à la participation aux activités.

Type Technique appliquée
Lutte contre l’érosion hydrique ✔ Diguette en cadre, cordons pierreux, avec bandes enherbées

✔ Amélioration des techniques de culture pour prévenir l’érosion hydrique

Lutte contre l’érosion éolienne ✔ Plantation des brise-vents, plantation des haies vives

✔ Cultures intercalaires (culture associée)

✔ Mise en place des bandes de jachère améliorées

Lutte contre la salinisation / amélioration de la fertilité du sol ✔ Compostage amélioré

✔ Agroforesterie/culture en couloir

✔ Régénération naturelle assistée (RNA) + reboisement

✔ Prévention de la dégradation de terres et amélioration de la fertilité du sol par les méthodes de cultures améliorées

✔ Conservation des forêts (Appui à la mise en défens, etc.)

✔ Plantation d’espèces halophiles et de plantes herbacées

✔ Vulgarisation de latrines ECOSAN

✔ Appui aux pépinières villageoises

Activités génératrices de revenus ✔ Plantation d’espèces génératrices de revenus

✔ Culture maraîchère

5. Démultiplication au niveau des 80 sites prioritaires

Les manuels et les catalogues techniques ont été élaborés par le projet en matière de lutte contre la dégradation des terres en collaboration avec le CENTRE FORESTIER DE RECYCLAGE A THIES (Centre FoReT).
Les agents forestiers dans les zones cibles ont effectué des visites pour démultiplier les techniques et les mesures appropriées au niveau des 80 sites prioritaires dans les régions de Fatick et Kaolack. En outre, le projet a conçu et mis en œuvre une approche de démultiplication : « Actions Vertes Locales et Scolaires (AVLOS) » reposant sur l’implication des collectivités locales et la valorisation du réseau éducatif. Parallèlement, le Projet a élaboré un outil de sensibilisation « SARAR/ CODEVAL », qui est une adaptation de la méthode SARAR/PHAST*2 souvent utilisée dans le domaine de la santé et de l’hygiène. La méthode SARAR/PHAST consiste à promouvoir des changements de comportement en déclenchant une prise de conscience chez les populations afin de les rendre autonomes. Elle a été mise à la disposition des agents forestiers et des agents de l’agriculture mais aussi à une échelle plus élargie, d’acteurs tels que des collectivités locales et des acteurs du secteur éducatif.

*2 PHAST signifie « Participatory Hygiene and Sanitation Transformation » et est le programme conjoint de l’OMS et du Programme PNUD / Banque mondiale pour l’eau et l’assainissement (WSP). PHAST est une méthode de sensibilisation dans le domaine de la santé publique utilisant une approche participative « SARAR ». SARAR est synonyme des termes anglais « Self-esteem », « Associative strength », « Action-planning », et « Responsibility ».

 

Pour plus d’informations, veuillez consulter les manuels et les rapports

Les guides, manuels et les outils produits dans le cadre du Projet pour la formation, la démultiplication et la sensibilisation peuvent être téléchargés à partir des liens ci-dessous. Ces approches peuvent s’appliquer à d’autres pays dans les zones arides/semi-arides !

Reports
[FR] RAPPROT FINAL DU PROJET CODEVAL

 

Écrit par Yusuke Goto,
Équipe de soutien du Secrétariat AI-CD / Earth and Human Corporation,
Ancien chef d’équipe du projet CODEVAL