[ÉTHIOPIE-JICA] Projet pour la gestion durable des ressources à travers les Champs Écoles Paysans (SNRMP) dans la zone de Vallée du Grand Rift de la Région d’Oromia

#Champs écoles paysans, #Méthodologie de vulgarisation, #Gestion durable des ressources naturelles, #Terre semi-aride

Points saillants de l’histoire

✔ L’approche des Champs Écoles Paysans (CEP) est une approche d’apprentissage innovante, participative et interactive, qui met en valeur l’apprentissage basé sur la résolution des problèmes et la découverte.

✔ L’approche CEP vise à renforcer la capacité des paysans d’analyser les systèmes de production, d’identifier des problèmes, de tester des solutions possibles et à les encourager à adopter les pratiques les plus adaptées à leurs systèmes de culture.

✔ À la suite du projet, l’agence d’exécution a commencé à déployer des efforts d’institutionnalisation et de mise à l’échelle de l’approche CEP.

Contexte

Région d’Oromia

La Région d’Oromia abrite la population (approx. 33,7 millions en 2018) et a la surface (353 000 km2) les plus importantes dans la République démocratique fédérale d’Éthiopie. La vallée du Rift, qui s’étend de la région d’Oromia au sud de l’Éthiopie, est typique des terres semi-arides de l’Éthiopie.

 

Zone cible (zones de East Shewa, West Arsi et West Harerge de la Région d’Oromia)

 

Défis dans la gestion des ressources naturelles

L’Éthiopie est un des pays de l’Afrique subsaharienne les plus durement touchés par la dégradation des sols, qui constitue une cause majeure de la faiblesse et du déclin de la productivité agricole , de l’insécurité alimentaire persistante ainsi que de la pauvreté rurale du pays.
La Région d’Oromia a les sols les plus dégradés au pays, avec d’importants volumes du sol emportés sur les terres communautaires dispersées dus aux pratiques de mauvaise gestion des sols. L’utilisation du bois et d’autres biomasses comme combustible ainsi que le développement de l’agriculture dans les zones forestières entrainent un taux élevé de déforestation. Cette situation finit par dépouiller la terre de sa biomasse végétale, l’exposant à une forte érosion des sols.
Sur les terres agricoles on cultive principalement des céréales, telles que le teff et le blé, pourtant leur productivité n’est pas si élevée, car les techniques de culture appropriées ne sont pas utilisées. La région doit donc assurer la gestion durable des ressources naturelles en vue à la fois de conserver le sol et d’améliorer la productivité agricole.

 

Détails du Projet

Objectif du Projet

La capacité des parties prenantes du projet sera renforcée, afin de promouvoir la gestion durable des ressources naturelles à travers la mise en œuvre des CEP.

Période du Projet :

Juin 2013 – mars 2018

Agence d’exécution:

Bureau de l’agriculture et des ressources naturelles d’Oromia, République fédérale d’Éthiopie

Quelles activités ont été menées par le Projet ?

  • Amélioration des ressources naturelles dans les terres communautaires avec la mise en pratique des techniques apprises dans les CEP, telles que l’agroforesterie, la culture des légumes, le fourrage et le développement des terres boisées.

Pour les paysans dans les zones cibles de l’Éthiopie (aussi bien que dans la plupart des pays en développement), le développement des terres communautaires boisées visant à promouvoir l’élevage ou à réduire la pression sur les ressources naturelles a été un grand défi, puisque cela prend du temps pour dégager des bénéfices. De ce fait, le projet s’est confronté à ces problèmes avec les politiques suivantes, en ayant recours à l’approche CEP.

  • Association avec la plantation des cultures à court terme/système d’agroforesterie
  • Production des semences par les paysans eux-mêmes
  • Renforcement des capacités des paysans
  • Interaction continue à long terme avec les paysans
  • Association avec la plantation des cultures à court terme/système d’agroforesterie

Source: Matériel de présentation fourni par le Projet

Contrairement à la plupart des cultures agricoles, les arbres doivent être développés pendant plusieurs années avant d’être récoltés pour la nourriture, la fibre, le bois de feu, le bois d’œuvre, etc. Si bien que les paysans doivent avoir un revenu en attendant que leur investissement porte ses fruits. Afin de combler l’écart en termes de revenu jusqu’à ce point, une approche combinant diverses activités économiques auxquelles s’intéressent les paysans et permettant d’obtenir des bénéfices à court terme a été adoptée.

 

  • Production des semences par les paysans eux-mêmes

La promotion de la production des semences par chaque paysan et les coopératives forestières était un essai pour rompre avec les activités de promotion du reboisement conventionnel, basées sur des pépinières publiques. Les paysans étaient capables de sélectionner les essences qui s’adaptent à leurs besoins, et les semis sont devenus disponibles, même dans les zones éloignées que les pépinières publiques centrales ne peuvent pas toucher.

Source: Matériel de présentation fourni par le Projet

Source: Matériel de présentation fourni par le Projet

  • Renforcement des capacités et autonomisation des paysans

Les défis auxquels sont confrontés les paysans ruraux sont les suivants :

(1) Faible accès à des informations
(2) Manque de connaissance et d’enseignement
(3) Manque d’expérience sur les nouvelles pratiques
(4) Manque de terres excédentaires pour l’expérimentation
(5) Manque de ressources pour les nouveaux essais
(6) Existence d’un risque élevé d’échec
(7) Manque de confiance dans la prise de décision

Il existait des raisons pour lesquelles ils n’avaient pas pu tenter de nouvelles idées et avaient continué les pratiques conventionnelles avec lesquelles ils se sentaient en sécurité. L’approche CEP a tenté de résoudre et de confronter ces problèmes (i) en fournissant des sessions hebdomadaires, (ii) en proposant des nouveaux thèmes d’apprentissage pour chaque semaine, et avec (iii) l’apprentissage par la pratique, (iv) en utilisant une ferme d’accueil, les paysans n’avaient pas peur de risquer leur propre terre, (v) en fournissant un matériel initial des CEP à des fins d’apprentissage, (vi) toutes les nouvelles techniques ont été déjà testées et prouvées efficaces par les participants CEP eux-mêmes, et (vii) le processus d’autonomisation des CEP a fait des paysans des experts confiants.

Source: Matériel de présentation fourni par le Projet (informations non publiques)

 

  • Interaction continue sur un long terme avec des paysans

Les sessions hebdomadaires ont continué pour un an et les activités incluant la situation des arbres plantés ont été suivies par l’approche CEP.
En effectuant les CEP en continu sur toute l’année, des conseils techniques pouvaient être fournis même pendant la saison sèche et les paysans ont poursuivi l’apprentissage. Finalement, les paysans eux-mêmes se sont attachés à leurs arbres plantés, ce qui étaient un facteur important pour les travaux d’entretien ultérieurs et afin d’assurer la durabilité.

 

Quel était le taux d’adoption des nouvelles entreprises et techniques ?

À la fin du projet, l’enquête finale du projet a été menée et le résultat a indiqué que le taux d’adoption des nouvelles entreprises était de 73%, comme le montre la figure ci-contre.



La figure montre que le taux de pratique des nouvelles techniques était de 82% chez les paysans participant aux CEP, qui ont appliqué les nouvelles techniques introduites par l’approche CEP.

Pour plus d’information, veuillez consulter les manuels et les rapports

Rapport

[EN] Project Completion Report

 

Rédigé par TEJIMA, Shigeharu
Équipe de soutien au secrétariat AI-CD/Oriental Consultants Global