Le 25 décembre 2020
Équipe de soutien du Secrétariat de l’AI-CD
VUE D’ENSEMBLE
Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, toutes les activités de l’Initiative africaine pour lutter contre la désertification en vue de renforcer la résilience face au changement climatique dans le Sahel et la Corne de l’Afrique (AI-CD) ont été réalisées en ligne. Pour partager les progrès réalisés et discuter de la voie à suivre, le quatrième Forum régional de la Corne de l’Afrique sur l’AI-CD a été tenu de manière virtuelle le 9 décembre 2020, et présidé par le Kenya en tant que Centre régional. Le Forum a accueilli environ 45 participants, à savoir : les points focaux (PF, ou agents de liaison) du Kenya, de la Somalie, du Soudan, du Soudan du Sud, du Nigeria et de l’Érythrée ; des partenaires techniques et financiers internationaux (PTFI), dont la CNULCD, la FAO, l’ICARDA, le PNUE, le PNUD et la Banque mondiale ; le Centre régional du Sahel (PF du Sénégal) ; des représentants du ministère de l’Environnement et des Forêts du Kenya, du Kenya Forestry Research Institute (KEFRI) et de la JICA ; et le Secrétariat de l’AI-CD.
L’un des points marquants du Forum est que les pays membres ont exprimé leur ferme volonté de poursuivre leurs initiatives pour promouvoir les activités liées à l’AI-CD, telles que la réalisation d’idées de projets par l’accès au financement et les activités de partage des connaissances avec le soutien du Centre régional, du secrétariat de l’AI-CD et des PTFI.
1 Le point focal de l’Érythrée a assisté au Forum via YouTube Live Streaming.
POINTS MARQUANTS DU FORUM
À la séance d’ouverture, le Dr. Joshua Cheboiwo, Directeur du Kenya Forestry Research Institute (KEFRI), a souhaité la bienvenue aux participants et partagé avec eux le programme du Forum.
À la suite d’une brève présentation des objectifs du Forum – fournir des opportunités pour le réseautage et le partage d’information pour améliorer l’accès au financement – par le Secrétariat de l’AI-CD, M. Cyrus Mageria, point focal du Kenya, a souhaité chaleureusement la bienvenue aux participants, présenté un bref historique de l’AI-CD, et conclu sur la nécessité de travailler ensemble, de développer un réseau et de partager nos connaissances pour s’attaquer aux problèmes de la région de la Corne de l’Afrique, qui sont la déforestation, l’insuffisance de nourriture et la sécheresse, par la gestion des ressources naturelles.
M. Tomoyuki Yasuda, haut représentant du Bureau de la JICA au Kenya, a mentionné que lors du lancement de l’AI-CD, quatre ans plus tôt, la déforestation a été identifiée comme l’un des plus grands défis, et que la moitié du continent africain étant affectée par ce phénomène, cela justifiait la lutte contre la désertification et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres. Il a également fait le point sur ce qui a été fait pour chacun des trois piliers de l’AI-CD, et a conclu son allocution en soulignant son espoir de voir les objectifs de la lutte contre la désertification atteints dans le Sahel et dans la Corne de l’Afrique.
Le Dr. Chris Kiptoo, secrétaire principal du ministère de l’Environnement et des Forêts, a souhaité la bienvenue à tous et leur a rappelé à quel point il est difficile pour les gestionnaires des ressources naturelles de discuter des moyens de lutter contre la désertification et d’atténuer les effets du changement climatique. À cet égard, il y a un grand engagement de la part des pays africains, en raison de leur plus grande population, du fait que l’Afrique est le continent le plus affecté par la désertification, de la grande utilisation du bois, et de l’insuffisance d’information et de connaissances. Il a poursuivi en disant que nous devons développer des projets pour faire face à cette situation, et que c’est pour cette raison qu’il avait de grandes attentes envers les résultats du Forum. Au sujet du Kenya, il a annoncé à l’auditoire que ses NDC (contributions prévues déterminées au niveau national) ont été mises à jour et serviront de référence pour les 10 prochaines années. Le secrétaire principal a conclu que le soutien de la JICA et des autres PTFI est nécessaire à la prise d’actions significatives conformes à ces NDC.
(1) État d’avancement des activités d’AI-CD par les pays membres et le Secrétariat de l’AI-CD
✔ Le Secrétariat de l’AI-CD a expliqué les progrès réalisés et la voie à suivre par l’AI-CD par rapport à ses trois piliers : Réseautage, Partage des connaissances et Accès au financement.
✔ Au nom du point focal du Kenya, le Dr. Michael Mukolwe, chercheur en chef du KEFRI, a mentionné comme réalisations du KEFRI trois forums régionaux, deux ateliers régionaux de formation technique pour la création de réseau, l’utilisation de méthodes basées ou non sur Internet pour le partage des connaissances, et une Note conceptuelle de projet intitulée « Renforcement des capacités institutionnelles en matière d’information sur la recherche forestière » et élaborée en tant que composante du pilier Accès au financement.
✔ Le point focal de la Somalie a axé sa présentation sur la « Lutte contre la désertification en Somalie ». Il a présenté l’impact de la production de charbon, sa croissance depuis l’an 2000 et les objectifs du programme élaboré pour régler ce problème, puis, pour terminer, il a présenté la Note conceptuelle de projet à ce sujet.
✔ Le point focal du Soudan du Sud a présenté un projet intitulé « L’agriculture intégrée pour lutter contre la désertification dans les zones périurbaines du Soudan du Sud » dont l’objectif global consiste à renforcer la résilience des petits exploitants agricoles des zones périurbaines pour faire face aux effets des sécheresses et de la désertification.
✔ Le point focal intérimaire du Soudan a mis l’accent sur le dispositif gouvernemental pour l’institution de la lutte contre la désertification et sur les points s’y rapportant dans le SNAP (Programme d’action du Soudan pour lutter contre la désertification) mis à jour, essentiellement sur la base de l’Objectif de développement durable 15 de l’Agenda 2030, du paragraphe 33 de l’Agenda 2030 pour le développement durable et du paragraphe 205 de « L’Avenir que nous voulons ». Le SNAP a quatre composantes : viser la hausse de la production alimentaire, réduire l’émigration des jeunes, créer des opportunités d’emploi et bénéficier aux communautés locales.
✔ Le point focal du Nigeria a mis l’accent sur l’importance de la volonté politique pour atteindre l’objectif principal de l’AI-CD. Elle a passé en revue leurs réalisations dans chaque pilier de l’AI-CD et a terminé son intervention en présentant une vue d’ensemble de la désertification au Nigeria et les six actions que le gouvernement mène pour renforcer les communautés rurales.
✔ Le point focal intérimaire du Sénégal, en tant que représentant du Centre régional du Sahel, a exprimé sa joie de participer au Forum, remercié ses collègues de la Corne de l’Afrique d’avoir invité le Centre régional du Sahel, et remercié la JICA pour ses efforts constants et multiformes. Il a terminé son allocution en attirant l’attention sur la nécessité d’accélérer les activités AI-CD dans la Région du Sahel alors que nous approchons de la fin du calendrier de l’AI-CD. Pour faire face à cette situation, il a proposé une mission d’examen pour voir comment nous pourrions progresser.
(2) Période de questions
✔ Le représentant du PNUE a expliqué que son institution soutient 193 pays dans le développement de leurs Plans d’action nationaux, et qu’elle collabore avec la Grande Muraille Verte et CILSS/Agrhymet.
(3) Stratégie des PTFI en rapport avec l’Agenda AI-CD, et progrès réalisés par les partenaires AI-CD
✔ Le représentant de la Banque mondiale a expliqué que sa priorité pour la région de la Corne de l’Afrique était de « combattre la sécheresse et la désertification pour renforcer la résilience ». Après avoir déclaré que la région de la Corne de l’Afrique est l’une des plus difficiles au monde en matière de sécurité et de développement, le présentateur a parlé du contexte climatique, des risques climatiques et de la dégradation des terres qui menacent les gains de développement, et d’éléments de bonnes pratiques (à savoir, des études de cas au Kenya et en Éthiopie). Il a ajouté que 70 % des activités de la Banque mondiale pour lutter contre la désertification et la sécheresse se déroulent dans le développement rural, et que 55 projets sur 100 sont réalisés en Afrique.
✔ La présentation de la représentante de l’ICARDA était sur le thème « des bases de données et du partage des connaissances ». Elle a souligné que les partenariats entre AI-CD et ICARDA visent au partage des connaissances pour améliorer l’efficacité du développement, et a expliqué le but, les objectifs et le public cible des bases de données, le processus de documentation, la technologie ou l’approche, ainsi que les formes de partage des connaissances.
✔ Le représentant de la FAO a fait sa présentation sur la contribution de la FAO à l’expansion de la Grande Muraille Verte (GMV) de l’Afrique en termes de collecte et gestion des données biophysiques. Il a expliqué que les terres récupérables dans le Sahel de la GMV couvrent 161,7 millions d’hectares, soit 6,3 % de l’augmentation nette moyenne de la couverture forestière dans la zone de la GMV.
✔ La présentation de la CNULCD était axée sur « les connaissances et expériences liées à la désertification, le changement climatique et la dégradation des terres en Afrique subsaharienne ». Le présentateur a abordé les thèmes de l’occurrence et de l’impact de la DDTS (désertification, dégradation des terres et sécheresse) en Afrique, des acteurs africains et des parties prenantes dans la lutte contre la DDTS, et la chronologie de sa mise en œuvre en Afrique.
✔ Le représentant du PNUD a parlé du projet de renforcement des capacités à grande échelle qui va être lancé. Il a également suggéré que l’approche AI-CD pourrait être renforcée dans son rôle de facilitation en aidant les pays membres à intégrer leurs idées/concepts de projets dans de grands programmes visant à améliorer l’accès au financement.
✔ Le PNUE travaille sur le FEM (fonds pour l’environnement mondial) pour mettre en place des indicateurs soutenant la NDT (neutralité en matière de dégradation des terres), cherche à former des points focaux au niveau régional, et soutient l’initiative GMV.
(4) Synthèse et voie à suivre
✔ Guidés par le KEFRI et le Secrétariat de l’AI-CD, les participants ont confirmé la voie à suivre pour chaque acteur conformément aux trois piliers de l’AI-CD. Avant tout, les pays membres ont confirmé qu’ils poursuivraient leurs initiatives pour promouvoir les activités liées à l’AI-CD, telles que la réalisation d’idées de projets par l’accès au financement et les activités de partage des connaissances avec le soutien du Centre régional, du secrétariat de l’AI-CD et des PTFI, et qu’ils feraient part des progrès réalisés lors du prochain et dernier forum en 2021.
Le Forum s’est terminé sur les remarques de clôture du KEFRI et de la JICA.