16 et 17 juin 2021
Équipe de soutien du Secrétariat de l’AI-CD
APERÇU
Un atelier national de deux jours, organisé par le Conseil supérieur de l’Environnement et des Ressources naturelles (HCENR) du Soudan en collaboration avec l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), s’est tenu à Khartoum et El-Rawakeeb au Soudan les 16 et 17 juin 2021. Les objectifs étaient de présenter les progrès accomplis et les perspectives de l’Initiative africaine pour lutter contre la désertification (AI-CD), de renforcer le réseautage entre les parties prenantes aux niveaux national et étatique, et de présenter les résultats de la recherche, les bonnes pratiques et les savoirs locaux dans le domaine de la lutte contre la désertification. Quelque 61 participants ont assisté à l’atelier, représentant diverses organisations telles que les institutions gouvernementales nationales et étatiques du Soudan, la JICA, les établissements universitaires et de recherche ainsi que les ONG. L’atelier est venu renforcer les réseaux interdisciplinaires entre les parties prenantes tout en favorisant l’accumulation de connaissances sur la lutte contre la désertification par le biais de présentations, de discussions de groupe et d’une visite sur le terrain à la station de recherche sur les terres arides d’El-Rawakeeb.
POINTS MARQUANTS DU PREMIER JOUR
(1) Séance d’ouverture
Mme Mari SHIMIZU du Bureau de la JICA au Soudan a prononcé le mot d’ouverture au nom de M. Koji SAKANE, Représentant en chef du Bureau de la JICA au Soudan. Le message présentait le rôle que joue la JICA dans la mise en œuvre des multiples programmes liés au développement durable dans le pays et la volonté de la JICA de promouvoir une coopération accrue dans lesdits programmes. En outre, le message a mis l’accent sur les graves conséquences multidimensionnelles de la désertification, en particulier les impacts économiques et sociaux négatifs sur l’agriculture et l’élevage, et l’importance des contre-mesures.
Ensuite, le professeur Rashid HASSAN, Secrétaire général du HCENR et point focal du Soudan, a souligné l’importance de l’atelier national et a salué les efforts déployés de manière concertée dans le cadre de l’AI-CD. En outre, il a expliqué la responsabilité du HCENR dans la préservation et la protection de l’environnement naturel par la diffusion des savoirs traditionnels et la recherche appliquée dans le domaine de la lutte contre la désertification. Enfin, il a appelé tous les participants à redoubler d’efforts pour parvenir à un développement équilibré grâce à des approches techniques de restauration des terres et des écosystèmes ainsi qu’à des mesures juridiques, comprenant l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies, de lois et de règlements.
M.Takuya SHIRAISHI, de l’équipe de soutien du Secrétariat de l’AI-CD, a ensuite fait une présentation virtuelle sur les progrès et les perspectives des activités de l’AI-CD. Il a donné un bref aperçu de l’AI-CD et de sa couverture géographique dans les régions du Sahel et de la Corne de l’Afrique, ainsi que des résultats de l’initiative. Il a par ailleurs présenté les activités menées au Soudan, notamment l’élaboration de notes conceptuelles de projet (NCP) et les réunions tenues avec les partenaires de développement.
(2) Séance de présentation
Le professeur Adil Mohamed ALI, de la Société soudanaise de conservation de l’environnement (SECS), a expliqué les changements dans l’état de la désertification au Soudan à travers le temps et les multiples efforts de contre-mesures déployés depuis les années 1940.
Ensuite, le Dr Mona DAWELBAIT, point focal par intérim de l’AI-CD au Soudan, a présenté les grandes lignes du Programme d’action du Soudan pour lutter contre la désertification (SNAP) afin de mettre en évidence les approches similaires avec l’AI-CD telles que la mise en réseau, le partage des connaissances et l’accès au financement. Au cours de sa présentation, elle a expliqué le sens et l’objectif du réseautage et sa corrélation avec le partage des connaissances. Elle a également exprimé l’importance du réseautage aux niveaux étatique, national et régional.
Après, le Dr Talaat MAGID (Université de Bahri) a présenté les publications antérieures, études et projets liés à la désertification au Soudan. Il a également présenté certains programmes de réhabilitation et les bonnes pratiques menées dans plusieurs régions du pays, notamment l’approche traditionnelle de gestion des terres menant à un système agro-sylvo-pastoral durable dans les zones arides. En outre, il a mentionné plusieurs revues scientifiques publiées par des institutions nationales, universitaires et de recherche couvrant des sujets liés à la désertification. Enfin, il a souligné l’importance de la gestion participative des forêts et a formulé des recommandations en termes d’intensification de la collaboration et du réseautage entre les différentes institutions à l’avenir.
La présentation sur la recherche appliquée dans la lutte contre la désertification a été faite par le Dr Iman AL-RASHEED du Centre national de recherche (NCR). Après avoir présenté les informations sur l’état et les causes de la désertification au Soudan, elle a présenté les divers centres et départements de recherche dont les activités sont axées sur les questions de dégradation des terres établis au sein de plusieurs institutions du pays, comme le NCR et la Coopération pour la recherche agricole (ARC) entre autres. En outre, elle a présenté les grandes lignes de la collecte des données de base effectuée à la station de recherche sur les terres arides d’El-Rawakeeb, en mettant l’accent sur le climat, le sol et la géomorphologie, la faune et la flore, les ressources en eau et les conditions socioéconomiques. Enfin, des exemples de méthodes de boisement, d’approches de restauration des sols, de technologies d’irrigation appropriées et d’approches d’engagement communautaire ont été mentionnés, accompagnés de recommandations.
Les savoirs locaux pour lutter contre la désertification et promouvoir la sécurité alimentaire ont ensuite été présentés par le Dr Abdelnasir HANO (Université de Khartoum). Il a partagé les défis rencontrés en termes de documentation et de diffusion des savoirs locaux. En outre, il a présenté des exemples concrets de savoirs locaux, notamment les pratiques de recyclage des matières organiques, la rotation des cultures, le système agricole agroforestier, les approches de gestion des pâturages pratiquées par les pasteurs et les techniques de collecte de l’eau. En outre, il a souligné l’importance de l’expertise traditionnelle en matière de transformation et de stockage des aliments en tant qu’approche visant à promouvoir la sécurité alimentaire et à réduire la pauvreté afin d’atténuer les effets de la désertification.
À la fin de la séance de présentation, le professeur Tarig EL GAMRI (NCR) a ramené la discussion sur les savoirs locaux dans la gestion des ressources en eau. Après avoir mentionné les valeurs naturelles, sociales, culturelles et religieuses de l’eau dans les civilisations anciennes, il a présenté les technologies traditionnelles de gestion de l’eau qui sont de plus en plus abandonnées. Ces technologies comprenaient d’anciens dispositifs et pratiques d’irrigation tels que les méthodes traditionnelles de récolte des eaux de pluie, des eaux de crue et des eaux souterraines, les techniques de stockage de l’eau, ou encore les pratiques de culture économes en eau. En outre, un mécanisme de résolution des conflits sur la gestion des ressources sur une base communautaire autochtone a été présenté.
(3) Séance de discussions de groupe
Les documents de présentation des intervenants ont d’abord été distribués aux participants. Ensuite, les participants ont été répartis entre quatre groupes, et chaque groupe a été invité à élaborer une proposition relative à l’application et la coordination de la recherche et des meilleures pratiques en matière de lutte contre la désertification, et sur les approches de collecte et de diffusion des savoirs traditionnels. À la fin de la session de groupe, les propositions ont été soumises à l’ organisateur pour une évaluation plus approfondie et une éventuelle intégration de ces propositions dans de futurs projets.
(4) Séance de clôture
Le Dr Rihab ABDELMAGEED, Directeur de la Direction du changement climatique du HCENR, a résumé les activités et les leçons tirées des présentations et des discussions. Enfin, le Dr Khitma ELAWAD, Directeur général du Département de la durabilité des ressources et de la conservation des écosystèmes du HCENR,a prononcé le mot de la fin pour clore l’atelier au nom du Secrétaire général du HCENR et a mis fin à la première journée de l’atelier.
POINTS MARQUANTS DU DEUXIEME JOUR
Lors de la deuxième journée d’atelier, une visite de terrain à la station de recherche sur les terres arides d’El-Rawakeeb a été organisée. Les participants ont été rejoints par des représentants des autorités concernées, des experts en environnement, des points de contact impliqués dans la lutte contre la désertification dans plusieurs états, des représentants des médias, et la communauté locale d’El-Rawakeeb. Au cours de la visite, des discours ont été prononcés par le Secrétaire général du HCENR, le Directeur adjoint du NCR, et le représentant de la communauté locale. L’histoire et les caractéristiques naturelles de la région ont été partagées avec les participants. En outre, les composantes de la station de recherche et les programmes et expériences de recherche antérieurs et en cours ont été présentés. Enfin, une activité de plantation d’arbres a été lancée, suivie d’une visite de la station météorologique et du puits d’eau.