[BURKINA FASO – MdE] ASSISTANCE TECHNIQUE AU TRANSFERT DES SAVOIRS TRADITIONNELS ET DES TECHNOLOGIES LOCALES

#Lutte contre la désertification, #Technologie traditionnelle, #Développement participatif

Aperçu du projet

✔ ÉLÉMENT CLÉ

L’utilisation du savoir traditionnel et des technologies existantes est importante et efficace pour lutter contre la désertification

Des agriculteurs locaux pratiquant le zaï, une technique traditionnelle de réhabilitation des terres
(Source : Ministère de l’Environnement, Japon)

Quels sont les rôles des technologies modernes et du savoir local pour résoudre les problèmes des pays en développement ? Certaines personnes peuvent penser que si vous ne disposez que des technologies modernes, les problèmes seront résolus sans le savoir local. Il s’agit en fait d’une idée fausse. Il y a eu des cas, dans les pays en développement, où des technologies nouvelles et avancées ont été introduites mais n’ont pas été maintenues de manière durable, de sorte que la situation est restée en l’état. Ce fait démontre que la technologie moderne seule n’apporte pas toujours une solution fondamentale pour résoudre les problèmes des pays en développement. Dans ce contexte, les savoirs traditionnels ont attiré l’attention en tant que solutions alternatives ou complémentaires.
Les savoirs et technologies traditionnels qui ont été développés par tâtonnement au fil des générations sont des atouts pour les communautés. Ils sont faciles à maintenir, les matériaux nécessaires à leur fonctionnement sont disponibles, et ils ont le potentiel d’être appliqués à d’autres zones avec un environnement similaire. C’est pourquoi le ministère de l’Environnement du Japon a mis en œuvre un projet pilote de transfert des savoirs et technologies traditionnels de 2004 à 2007 dans le village de Tokabangou, au Burkina Faso. Au cours du projet, les savoirs et technologies traditionnels qui ont été utilisés contre la désertification dans les régions voisines ont été identifiés, et quatre d’entre eux ont été sélectionnés et transférés aux résidents du village cible. Les leçons tirées de cette expérience ont été résumées dans les brochures présentées à la fin de cet article.

 

Détails du projet

1. Aperçu du projet pilote

Des ateliers de couture organisés pour le transfert de technologie
(Source : Ministère de l’Environnement, Japon)

Un site cible du projet pilote était le village de Tokabangou, au Burkina Faso, qui est confronté au défi de la désertification. Dans le passé, le transfert de technologies était souvent effectué par des personnes provenant de pays développés où les technologies étaient déjà établies, qui les introduisaient dans les pays en développement où l’on pensait que ces technologies étaient nécessaires. Toutefois, dans le cadre du projet, la sélection des technologies a été effectuée par les résidents locaux eux-mêmes et non par des étrangers. Les technologies sélectionnées ont ensuite été transférées des zones d’origine aux zones cibles et modifiées pour leur convenir.

Le cadre du projet pilote (Source : Ministère de l’Environnement, Japon)

Au cours du projet, différents savoirs, techniques et pratiques traditionnels utilisés pour lutter contre la désertification et la dégradation des terres dans les régions voisines ont été identifiés. Parmi ces savoir-faire traditionnels, les résidents locaux ont choisi les pratiques ou techniques suivantes comme étant celles qu’ils désireraient apprendre : le zaï, une technique traditionnelle de réhabilitation des terres, l’élevage, la fabrication de savon et la couture. Des ateliers visant à transférer les pratiques sélectionnées aux résidents locaux ont été organisés au cours du projet.

 

2. Enseignements tirés du projet

Groupe de fabrication de savon
(Source : Ministère de l’Environnement, Japon)

(i) Mesures complémentaires aux processus traditionnels de prise de décision

Afin de garantir l’appropriation des projets, il est important d’encourager les résidents locaux à identifier et à sélectionner eux-mêmes les technologies par le biais de processus décisionnels traditionnels. Dans le village de Tokabangou, les décisions étaient généralement prises lors de rassemblements après les prières à la mosquée. Lors de ces réunions, les opinions des villageois les plus âgés avaient tendance à être prioritaires et les femmes étaient pratiquement exclues du processus. Par conséquent, au cours du projet, afin d’impliquer les femmes dans le processus de prise de décision, des réunions de femmes ont été organisées parallèlement aux réunions plénières des hommes.

(ii) Examen et évaluation des groupes précédents

Il est important d’examiner et d’évaluer les groupes qui ont introduit des technologies utiles avant les autres groupes. Le résultat sera utilisé pour décider s’il faut suspendre, poursuivre ou étendre le transfert des technologies introduites. Il est également nécessaire d’empêcher la monopolisation des bénéfices ou des avantages par les premiers groupes, ou ceux qui ont introduit de nouvelles technologies plus rapidement que les autres groupes.

(iii) Amélioration des technologies en fonction de l’environnement local

Il est parfois nécessaire d’améliorer les technologies en fonction des conditions physiques et socio-économiques de l’environnement local. Sinon, les technologies nouvellement introduites n’auront pas les effets escomptés.

(iv) Coopération avec d’autres organisations et politique d’intégration

La coopération avec d’autres organisations internationales, y compris les ONG, est un moyen de parvenir à une diffusion durable des technologies utiles. Il est également important d’encourager les gouvernements nationaux/locaux à intégrer les activités ou les formations techniques pertinentes pour lutter contre la désertification.

 

Pour de plus amples informations, veuillez consulter les manuels et les rapports

Les guides, manuels et outils créés dans le cadre du projet et pouvant être utilisés pour la formation, la mise à l’échelle et la sensibilisation peuvent être téléchargés à partir des liens ci-dessous. Cette approche peut être appliquée à d’autres pays dans des zones arides ou semi-arides.

Rédigé par Ayaha Mochizuki,
Équipe de soutien au Secrétariat AI-CD