[NIGER-JICA] Le projet Valorisation des Retenues d’Eau et d’Auto-promation des Communautés Locales au Sahel

 

#Gestion des Retenues d’eau #Champs-Écoles des Paysans

Mr. Yoshihiko MACHI

NTC International Co., Ltd.

Résumé du Projet

✔ POINTS CLES

Atteinte d’une utilisation et gestion autonomes des retenues d’eau menées par les résidents, dont les capacités ont été renforcées à travers la mise en œuvre des champs-écoles des paysans (CEP)

“Projet de Valorisation des Retenues d’Eau et d’Auto-promotion des Communautés Locales au Sahel” était un projet de coopération technique du Gouvernement Nigérien et de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) mené de mars 2012 à décembre 2015. Dans le cadre dudit projet, les retenues d’eau situées dans la zone ciblée (comprises entre la Région de Niamey, la Région de Maradi et la Région de Tahoua) ont été réparées et des coopératives dirigées par les résidents mises en place pour l’entretien et la gestion des retenues d’eau.

En outre, avec la mise en œuvre d’une methode de transfert de technologie appelée champs-écoles des paysans (CEP), les résultats positifs suivants ont été enregistrés: amélioration de la technologie d’irrigation, autonomisation des producteurs participants et le renforcement de la solidarité parmi les membres de l’coopérative.

Détails du Projet

1. Création de coopératives chargées des travaux de réparation et d’entretien de petites retenues d’eau

Dans la région Sahel au Niger, la productivité agricole est faible à cause du dérèglement des saisons et du manque de précipitations naturelles. Dans pareilles conditions, l’irrigation est une mesure efficace pour réaliser une production agricole stable. Dans la zone cible du projet, il y a eu plusieurs petites retenues d’eau construites par le gouvernement. Mais les résidents locaux n’avaient pas assez de connaissances et d’expériences pour les utiliser efficacement, en vue de la production agricole et de l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils manquaient aussi de savoir-faire en matière de gestion de l’entretien des retenues d’eau. De plus, le système de vulgarisation et de gestion mis en place par le gouvernement était insuffisant et ainsi les retenues d’eau n’étaient pas utilisées efficacement.

Par conséquent, l’étude de situation faite dans le cadre du projet a révélé que des travaux de réparation étaient nécessaires dans plusieurs petites retenues d’eau, et cela a conduit à la réparation de huit petites retenues d’eau et au fonçage de puits dans 14 sites.

Pour une utilisation et un entretien appropriés, des coopératives de résidents locaux pour la gestion des retenues ont été mises en place. Et pour renforcer les capacités des membres en vue de réaliser les opérations nécessaires et gérer les coopératives par eux-mêmes, le projet leur a dispensé des formations sur la préparation du plan d’activité, l’élaboration et le respect du règlement intérieur, la gestion des fonds de la coopérative, la tenue d’assemblées générales; et la gestion de l’entretien des retenues d’eau, notamment la réparation avec des gabions, le dragage et l’inspection journalière.

De plus, conformément à la demande des membres de la coopérative, le projet a appuyé les activités en matière d’agriculture, d’élevage et de plantation d’arbres, qui se sont révélées efficaces pour l’utilisation des retenues d’eau. Particulièrement pour l’amélioration de l’agriculture, les champs-écoles des paysans (CEP) ont été utilisés pour améliorer les techniques agricoles que l’on employait pour l’utilisation des retenues d’eau.

 

2. Promotion de la confiance en soi des résidents à travers les CEP

Les producteurs avaient d’interminables problèmes liés à l’agriculture. Ils ont dit, “J’aimerais augmenter la production de légumes par l’irrigation,” “Je veux savoir comment épandre correctement l’engrais et les pesticides,” etc. Les CEP visaient à résoudre de tels problèmes par l’animation de groupes de producteurs, composés d’environ 20 à 30 membres, en vue de mener plusieurs essais comparatifs sur les spéculations/production de légumes, à travers lesquels ils améliorent leurs compétences agricoles. Les groupes de producteurs se réunissent une fois par semaine pour une session CEP sur des thèmes d’apprentissage tels que “Comparaison variétale de la laitue par le biais de l’irrigation,” “Techniques de formation sur les tiges dans la culture de tomates,” entre autres. Les sessions ont duré 2 heures et portaient sur sept thèmes, et un exemple de programme d’une session est indiqué à la Figure 1.

Parmi tous les thèmes des CEP, l’analyse de l’agro-écosystème (AAES) était particulièrement importante. Les membres ont observé la croissance de certaines spéculations/légumes dans leurs exploitations, et ont fait des présentations sur l’évolution de la plantation devant tous les membres. Ensemble, ils ont analysé les problèmes et considéré des solutions pour résoudre les problèmes à travers des discussions de groupe. En observant la régularité des champs, les producteurs sont devenus capables de détecter les problèmes liés à la présence de nuisibles à un stade précoce. Aussi, les CEP ont dispensé une bonne formation sur la confiance en soi parce que les participants avaient beaucoup d’opportunités de faire des présentations et d’exprimer leurs opinions devant les membres du groupe. Par ailleurs, les discussions de groupe durant les sessions CEP ont contribué à la création de techniques locales acceptables sur la base des connaissances et expériences des membres. De plus, les CEP ont un programme de détente interactif appelé Dynamique de Groupe, à travers duquel les membres se distraient en dansant, chantant et en racontant de petites histoires ou anecdotes. Grâce à ce programme, les membres du groupe sont devenus plus sociables et ont acquis de la motivation pour leur apprentissage.

Ainsi, avec la conduite des CEP, non seulement les technologies appropriées sont pratiquées, mais aussi l’autonomisation des membres a été valorisée et la solidarité parmi les membres s’est améliorée.
En plus du renforcement des capacités des membres, ce projet a contribué à renforcer les coopératives de gestion des retenues d’eau, afin qu’elles soient en mesure de mener les activités de façon indépendante.

Tableau 1 : Exemple de Programme d’une session CEP

1. Prière; Appel nominal
2. Rappel de la session de la semaine précédente
3. Analyse de l’agro-écosystème (AAES)

・Observation sur le terrain et collection de données
・Traitement de données
・Présentation et discussion

4. Dynamique de groupe
5. Thèmes spéciaux
6. Rappel du jour
7. Planification des activités pour la semaine prochaine

3. Formation des producteurs-facilitateurs et mise en place du système de gestion du projet

Bien que projet couvre une zone qui s’étend sur trois régions et mène des activités de vaste portée, le nombre d’agents de vulgarisation agricole du Ministère de l’Agriculture était limité et ainsi, il était devenu improbable d’augmenter le nombre de sites du projet et des producteurs-bénéficiaires. Pour résoudre les limites, deux membres ont été choisis dans chaque groupe CEP sur la base de leurs aptitudes à faciliter, leur motivation pour l’agriculture, et leurs connaissances des techniques agricoles, et ainsi ils ont été formés en tant que producteurs-facilitateurs. Dans le cadre de ce projet, 20 agents de vulgarisation et 52 producteurs-facilitateurs ont été formés à la promotion de la vulgarisation du projet au niveau régional. A l’achèvement du projet, les CEP a été mis en œuvre dans 19 sites, et 347 membres ont réussi au programme.
Sachant que les sites de CEP étaient géographiquement très dispersés, il était difficile de visiter tous les sites et le suivi de CEP posait problème. Pour connaitre la situation des activités locales en temps opportun, le Gouvernement nigérien a tenu des réunions régulières en deux étapes: (1) réunion des agents de vulgarisation ou producteur-facilitateur –> réunion du Bureau Régional de l’Agriculture; (2) réunion du Bureau Régional de l’Agriculture –> réunion du Bureau Central de l’Agriculture. En communiquant avec les agents de vulgarisation ou les producteurs-facilitateurs à travers les Bureaux Régionaux de l’Agriculture, le Bureau Central de l’Agriculture a été en mesure de mener des actions souples sur les divers problèmes en fonction de la situation locale.

 

 

Tableau 2. Aperçu des Réalisations du Projet

No. de Facilitateurs CEP formés No. de CEP mis en œuvre
Agents de vulgarisation Producteurs Facilitateurs qui ayant mis en œuvre le CEP No. de sites CEP No. de Groupes CEP No. de Diplômés CEP
Région de Tahoua 7 18 15 85
Région de Maradi 10 34 11 26 214
Région de Niamey 3 0 2 2 48
Total 20 52 19 43 347

Pour plus d’informations, veuillez consulter les manuels/rapports

Les manuels techniques utilisés pour les formations sont disponibles à partir des liens ci-dessous. Ceux-là pourraient s’appliquer aux autres pays, particulièrement dans les zones arides et/ou semi-arides.

(1) Manuels