Un atelier national de partage de l’Initiative Africaine pour Lutter contre la Désertification (AI-CD) organisé par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) de la République du Sénégal coparrainé par la JICA s’est tenu à Dakar le 23 janvier 2020.

 

Le gouvernement du Sénégal assure le rôle de hub régional du Sahel pour l’AI-CD depuis 2016. Depuis les deux précédents ateliers régionaux de la région du Sahel, qui ont d’ailleurs été couronnés de succès, cet atelier national a réuni, pour la première fois et ce au Sénégal, plus de 50 participants composés de fonctionnaires du MEDD, de partenaires techniques et financiers de l’AI-CD tels que l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) et l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), d’ONG, et de représentants des Agences régionales de développement (ARD). Les ARD sont responsables du développement régional sous la tutelle du Ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires. Il est à noter que 12 des 14 représentants des ARD ont participé à cet atelier. Les ARD devraient jouer un rôle clé dans la mise en œuvre des projets au Sénégal.

L’objectif de cet atelier était de discuter des questions relatives à la désertification, au changement climatique et aux orientations possibles pour résoudre ces graves problèmes. L’accent a été mis sur l’accès au financement en plus des deux autres piliers clés que représentent le réseautage et le partage des connaissances.

La séance d’ouverture a été présidée par le Colonel Gogo Banel Ndiaye Niang, Première Conseillère technique du MEDD, qui a ouvert l’atelier. Elle a prononcé son discours d’ouverture avec un message de bienvenue adressé aux participants et aux responsables, notamment le Colonel Baidy BA, point focal de l’AI-CD au Sénégal, ainsi que le représentant en chef de la JICA et les partenaires techniques et financiers de l’Initiative. Elle a ensuite exprimé ses sincères remerciements à la JICA pour son soutient constant et multiforme aux pays africains et au Sénégal en particulier. Elle a également remercié tous les participants, en particulier les directeurs des ARD qui ont bouleversé leur agenda pour participer à cette importante réunion. Elle a également rappelé les enjeux pour le Sahel de la lutte contre la désertification et tout l’espoir placé dans cette Initiative pour la contribution de la restauration des terres dégradées et à leur gestion durable.

Masakatsu KOMORI, Représentant en chef du bureau de la JICA au Sénégal, en tant que co-organisateur de l’AI-CD, a prononcé son discours d’ouverture. Il a affirmé la volonté de la JICA d’accompagner le développement de l’Afrique avec et par les Africains. Il a par ailleurs souhaité un grand succès à cet atelier qui pourrait ouvrir la voie à la mise en œuvre de projets pour renforcer les 60 ans de coopération entre le Sénégal et le Japon, et les 40 ans de présence de volontaires japonais au Sénégal

Au cours de la séance d’ouverture, le Colonel Baidy Ba du MEDD a également souligné l’importance de créer une plate-forme qui permette le partage des informations relatives à l’AI-CD aux niveaux national et régional à travers le pays. Le Colonel Baidy Ba a présenté une plate-forme existante appelée «Le Comité National de Gestion Durable des Terres (Comité GDT), en tant que plate-forme pertinente dans le pays, mais ce comité n’ayant pas une portée régionale, ce dernier a considéré qu’un groupe d’appui était nécessaire, et a suggéré au MEDD un ancrage institutionnel. Selon le Colonel BA, le Comité GDT sera élargi pour inclure d’autres acteurs régionaux tels que l’Association des Agences régionales de développement du Sénégal (AARDS). Son discours d’ouverture a clos la première session de l’atelier.

La session principale a débuté par l’intervention du Colonel Baba BA du MEDD, représentant le point focal du Sénégal, qui a partagé des informations sur les partenaires techniques et financiers utiles pour la promotion de l’AI-CD au Sénégal. Il a brièvement expliqué les modalités de l’aide, y compris financière, des institutions suivantes : FAO, PMF/FEM, UE, USAID, KOICA, AFD, BAD et BID. Il a ajouté que toutes les informations pertinentes sur les modalités de financement étaient disponibles sur les liens du site internet de l’AI-CD notamment les informations relatives au mécanisme de financement de chaque donateur. Les participants des ARD ont exprimé leur intérêt pour ces questions et certains directeurs d’ARD ont partagé leur expérience régionale de travail avec les partenaires financiers. D’autres ont souligné la nécessité de s’orienter vers l’intercommunalité pour un plus grand impact dans la mise en œuvre de l’AI-CD.

Les opportunités de financement de l’AI-CD ont été présentées par M. Yasuo IZUMI, du Secrétariat interrégional de l’AI-CD basé à Tokyo. Son intervention a porté essentiellement sur les principales banques de développement en tant que sources de financement potentielles parmi d’autres et sur leur stratégie pays. En effet, chaque banque renouvelle périodiquement son document de stratégie pays, et certaines d’entre d’elles doivent renouveler leur document de stratégie pays prochainement. Il a montré que le pays pourrait bénéficier de la commercialisation proactive d’éventuels piliers stratégiques et d’initiatives de projets basés sur le concept projet vers de tels mécanismes financiers pour les intégrer dans leur nouvelle stratégie pays.

Il a également évoqué l’importance des rôles du secteur privé avec l’exemple du Japon. Les autres partenaires potentiels sont les entreprises japonaises qui pourraient apporter leurs produits, technologies ou services adaptables à l’Afrique notamment par le biais de la JICA et de son programme d’aide aux projets du secteur privé à l’étranger. Les discussions ont porté sur les questions liées à l’adoption des technologies. M. Yasuo IZUMI a rappelé, comme M. KOMORI l’a lui-même fait précédemment, que le transfert de technologie du Japon est effectué de manière à ce que les bénéficiaires puissent être autonomes à la fin du projet.

La création du groupe d’appui à l’AI-CD a été introduite par le colonel Babacar DIA, consultant pour l’AI-CD dans la région du Sahel. Il a souligné qu’une mise en œuvre efficace des activités nécessite un soutien technique et une coordination avec les régions où les projets sont planifiés, développés et mis en œuvre. Il a en outre souligné la nécessité de mettre en place une structure pour soutenir les communautés dans la mise en œuvre de l’AI-CD. A cette fin, un directeur d’une ARD, également responsable de la Commission de l’environnement de l’AARDS, a été choisi par ses pairs comme secrétaire du groupe d’appui à l’AI-CD. Au niveau régional, ce comité aura pour ramification des comités ad hoc dirigés par les directeurs d’ARD, qui s’appuieront sur l’expertise locale (services techniques). Des discussions auront lieu pour définir les missions et les modalités de fonctionnement de ces groupes d’appui de manière consensuelle.

La note conceptuelle du projet sénégalais intitulée “Combattre la dégradation des terres et renforcer la résilience des communautés face aux tempêtes de sable” a été brièvement présentée par le Colonel Baba BA pour de plus amples discussions entre les parties prenantes. Lors de la session de clôture, le Colonel DIA a adressé ses remerciements à tous les invités qui y ont participé à l’atelier de manière active et cela du début jusqu’à la fin, ce qui est assez exemplaire et mérite d’être souligné. À sa suite, M. Mamouth DIOP, directeur de l’ARD de Kaolack, s’est exprimé au nom de tous les participants. Il a salué l’importance de cette réunion et a remercié avec sincérité les participants, le Secrétariat interrégional de l’AI-CD et la JICA pour leur soutien. Il a suggéré au Secrétariat du Sénégal et de Tokyo de maintenir cet élan avec les territoires qui sont les réceptacles des projets de développement. M. DIA a clos l’atelier.

Pour information, des ateliers nationaux de l’AI-CD ont eu lieu au Soudan du Sud en juillet 2018, puis au Nigeria en avril 2019 et au Burkina Faso en juillet 2019. L’atelier national qui s’est tenu au Sénégal présenté ci-dessus était le quatrième atelier de ce type.

Cette activité de l’AI-CD au Sénégal a été présentée par les médias. Certains articles peuvent être consultés dans les liens suivants :

• Article sur l’atelier paru dans le journal local “le Soleil”
• Article sur l’atelier paru dans le journal local “l’Evidence”
• Informations sur l’atelier diffusées sur la station de radio “West Africa Democracy Radio”