L’atelier national de 2 jours a été organisé à Djouba, au Soudan du Sud, du 8 au 9 juin 2021, par le Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire (MASA) du Soudan du Sud avec l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA). Il a pour objectif de promouvoir le concept de l’«Initiative africaine pour la lutte contre la désertification » (AI-CD), de tenir les parties prenantes au courant de la dernière évolution des activités de l’AI-CD et de renforcer les mécanismes de coordination et de collaboration pour la lutte contre la désertification dans le pays. Avec 70 participants des différentes institutions allant des gouvernements national et d’états aux agences onusiennes (ONU), institutions académiques, Ambassade du Japon au Soudan du Sud, JICA et ONG, l’atelier a transmis, avec succès, de grands aperçus sur les questions de la désertification et les approches concrètes pour aborder ces questions, par le biais de présentations et de discussions en groupe.
Mots d’ouverture et allocution
Durant la séance d’ouverture, Pr. Mathew Udo du MASA, Mme Maki Okusa de l’Ambassade du Japon, Mme Leila Shamsaifar de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et M. Yoshifumi Yamanaka du Bureau de la JICA au Soudan du Sud ont souhaité un grand succès à l’atelier. Mme Maki Okusa a affirmé les efforts continus du gouvernement japonais pour lutter contre le changement climatique et la désertification au Soudan du Sud. Elle a aussi exprimé son appréciation pour les efforts de l’équipe AI-CD sud-soudanaise dans la mise en œuvre de l’AI-CD. M. Yoshifumi Yamanaka a souligné l’importance du processus pacifique dans la lutte contre le changement climatique et que toutes les parties prenantes peuvent y parvenir en intégrant le renforcement de la résilience. Il a souhaité que l’atelier puisse ouvrir la voie pour mobiliser des ressources internes et externes afin de promouvoir l’AI-CD au Soudan du Sud.
Suite aux mots d’ouverture, Son Excellence Mme la Ministre de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, Josephine Lagu Yanga, a donné une allocution d’ouverture. Elle a indiqué l’importance de l’harmonisation des efforts et des aides financières de la part des différents partenaires, pour soutenir les activités de l’AI-CD au Soudan du Sud. Elle a également mis l’accent sur la nécessité de développer la capacité des gouvernements national et d’état et ajouté que le ministère a l’intention de soutenir le projet de l’agriculture intégrée et durable au Soudan du Sud à travers l’AI-CD.
Présentations au premier jour
Comme la première présentation, M. Bullen Kenyi Baggu, Ministère de l’Environnement et des Forêts (MEF), a expliqué les impacts négatifs du changement climatique sur les écosystèmes dans les régions subsahariennes, en faisant mention de l’un des projets menés en partenariat avec la FAO, qui consiste à planter des arbres et à restaurer des paysages dégradés avec la participation des communautés locales.
Après cet exposé, M. Yasuo Izumi de l’Équipe de soutien au Secrétariat AI-CD a présenté plusieurs approches intersectorielles pour la gestion durable des ressources. Les études des cas de l’Ouganda, du Sénégal et du Japon ont porté sur l’élaboration de la stratégie de l’utilisation durable des forêts par la coordination des ministères, le développement de la chaîne de valeur dans le secteur agricole et les stratégies de développement commercial pour revitaliser les communautés agricoles.
Mme Josephine Wanjiku et Dr. Michael Mukolwe de l’Institut de recherche forestière du Kenya (KEFRI) qui représente le pays centre de l’AI-CD de la Corne de l’Afrique, ont expliqué que l’origine de l’AI-CD et ses activités et approches pour la gestion durable des ressources naturelles. Durant la présentation, ils ont expliqué trois principales approches de l’AI-CD que sont la mise en réseau, le partage des connaissances et l’accès au financement, et les forums et les ateliers passés ainsi que leurs résultats principaux, y compris les publications sur les bonnes pratiques en matière de gestion durable des terres. Ensuite, les points clés pour l’expansion de la gestion durable des ressources naturelles ont été énumérés, incluant la sensibilisation et le renforcement des capacités des parties prenantes, la promotion de l’ingéniosité humaine à travers entre autres une meilleure compréhension des systèmes naturels et l’établissement des mécanismes de financement.
Après cela, M. Edward Ugo de l’Union des producteurs agricoles du Soudan du Sud (UPASS) a expliqué les activités de lutte contre la désertification, menées au Soudan du Sud. Dans l’exposé, il a présenté les principales caractéristiques des projets du passé, tels que l’étude de base de la dégradation des terres dans plusieurs pays, l’engagement des groupes des agriculteurs, l’organisation des ateliers et des tournées techniques et la distribution des matériels de semis.
Suite à cet exposé, M. Taban Elonai du MASA, a présenté les caractéristiques clés des bonnes pratiques de lutte contre la désertification. Il a indiqué les caractéristiques des pratiques durables, du point de vue de l’adaptabilité locale, du respect de l’environnement, de la viabilité économique et de l’acceptabilité sociale. Il a également mis l’accent sur le fait d’encourager le partage des bonnes pratiques entre les parties prenantes, afin de mettre en œuvre effectivement les contremesures en matière de dégradation des terres.
Pour conclure le premier jour, M. Richard Abondio a présenté les fours alternatifs économes en énergie. Il a expliqué les traits caractéristiques des fours utilisant des briquettes à base des déchets solides organiques et des poussiers et souligné le potentiel de cette solution moins chère et respectueuse de l’environnement, qui pourrait réduire la demande en charbon.
Présentations du deuxième jour
Au deuxième jour de l’atelier, M. Noel Cleopas du MEF et M. John Pangech du MASA ont présenté la mise en œuvre, la coordination et les mesures de mobilisation des ressources pour le Plan directeur de l’agriculture globale (PDAG) et le Plan directeur du développement de l’irrigation (PDDI). Ils ont expliqué le contexte et les principales caractéristiques de ces premiers plans de développement de l’agriculture, élaborés dans le cadre de la coopération technique entre le gouvernement sud-soudanais et la JICA, avec le soutien des autres partenaires de développement.
Après cela, une présentation a été effectuée par Mme Leila Shamsaifar de la FAO, sur la contribution des agences onusiennes et des ONG internationales à la gestion et au contrôle de la dégradation des terres. Elle a souligné que les actions plus coordonnées sont requises pour améliorer la productivité et les moyens de vie des communautés et des écosystèmes. Il a été également souligné qu’il faudrait promouvoir une utilisation durable des terres et des approches agricoles ainsi que des méthodes appropriées de suivi-évaluation.
Suite à cet exposé, M. Edward Ugo de l’UPASS a présenté le rôle des organisations de base dans les contremesures face à la désertification. Il a expliqué plusieurs projets antérieurs dans lesquels la SSAPU a encouragé la mise en réseau entre les organisations des agriculteurs et s’est engagée avec les gouvernements pour financer et soutenir des agriculteurs dans la diversification des sources de revenu, afin de renforcer la résilience.
M. Bullen Kenyi Baggu du MEF a expliqué les stratégies nationales et les plans d’action pour lutter contre la désertification dans le contexte du Soudan du Sud. Il a présenté les cadres institutionnels multiples et les approches appropriées à être appliquées au pays, telles que le développement et l’application à long terme des technologies de gestion des ressources naturelles, la promotion du renforcement des capacités et de la sensibilisation, l’élaboration des politiques et de la législation, et l’intégration de la perspective de genre.
Dr. George Tadu, Point focal MASA/AI-CD a présenté un concept de projet pour le développement de l’agriculture intégrée périurbaine pour lutter contre la désertification. L’objectif global du projet est de renforcer la résilience des petits exploitants agricoles, pour faire face à l’effet de sécheresse et de désertification. Les mesures d’adaptation comprennent, entre autres, l’amélioration de la productivité agricole et de la capacité de transformation, l’augmentation de la productivité du bétail et la réduction au maximum des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs. Il a également mentionné qu’une collaboration potentielle avec des organisations internationales est recherchée pour le développement et le financement du projet.
Discussion en groupe
Après les présentations, les participants à l’atelier ont été répartis en quatre groupes et plusieurs discussions en groupe ont eu lieu. Un thème commun (stratégies du renforcement de la résilience contre l’insécurité alimentaire tout en luttant contre la désertification et le changement climatique) a été donné à tous les groupes. Ces derniers ont été invités à trouver des idées pour promouvoir les différents thèmes fournis à chaque groupe, tels que (a) la promotion de la participation du secteur public et privé, (b) le renforcement de l’intégration régionale, (c) le renforcement de la coopération et de la collaboration des gouvernements national et d’état et (d) la sensibilisation au niveau de base. A la fin, chaque groupe a présenté ses approches à d’autres groupes pour une discussion plus approfondie.
Mots de clôture
Enfin, les Directeurs Généraux de l’État Équatoria-Central et de l’État Équatoria-Oriental, les représentants de la FAO et du PAM, le Bureau de la JICA au Soudan du Sud ainsi que le Sous-secrétaire du MASA ont prononcé les mots de clôture. Ils ont exprimé des actions coordonnées et la volonté pour une collaboration future.