Le 25 août 2021
Equipe de soutien du Secrétariat de l’AI-CD

 

 

VUE D’ENSEMBLE

La conférence finale pour la Corne de l’Afrique de l’Initiative africaine pour lutter contre la désertification en vue de renforcer la résilience face au changement climatique dans le Sahel et la Corne de l’Afrique (AI-CD) s’est déroulée en ligne le 25 août 2021, et a été organisée par le Kenya, à savoir par le ministère de l’Environnement et des Forêts (MoEF) et du Kenya Forestry Research Institute (KEFRI), en tant que Centre régional de la Corne de l’Afrique. La conférence a été suivie par la plupart des points focaux ou par leurs représentants de la Corne de l’Afrique (Kenya, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Erythrée et Djibouti) ainsi que par le Centre régional du Sahel, et a accueilli au total plus de 50 participants d’organisations internationales et d’institutions de recherche parmi d’autres, dont notamment l’Union africaine, les agences des Nations unies, les institutions gouvernementales kenyanes, l’Ambassade du Japon au Kenya et l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA).

Au cours de cet événement, les multiples accomplissements et progrès de l’AI-CD et les défis à relever ont été mis en évidence du point de vue du réseautage, du partage des connaissances et de l’accès au financement, tandis que des mesures concrètes pour aller de l’avant ont été présentées.

 

POINTS MARQUANTS DU FORUM

(1) Séance d’ouverture

La séance a débuté par la prise de parole du Dr Joshua Cheboiwo, directeur du Kenya Research Institute (KEFRI), qui a souhaité la bienvenue aux participants et a présenté l’aperçu et les objectifs de cette conférence en ligne.

Ensuite, M. Hajime Iwama, représentant en chef du Bureau de la JICA au Kenya, a remercié l’ensemble des participants pour leur présence et a présenté les réalisations de l’AI-CD depuis sa création. Il a également salué tous les efforts continus et la collaboration entre les pays membres, les centres régionaux, les partenaires de l’AI-CD et les partenaires de développement, malgré la situation difficile rencontrée dans ce contexte de pandémie de COVID-19. En outre, il a encouragé les participants à échanger pendant la présente conférence afin de pouvoir élaborer la voie à suivre par l’AI-CD en vue de la 8^ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui se tiendra en Tunisie en 2022.

Le Dr Joshua Cheboiwo a ensuite prononcé le discours d’ouverture au nom du Dr Chris Kiptoo, secrétaire principal du MoEF. Il a salué la présence de tous les participants et a souligné l’importance de la plateforme de partage des connaissances développée par l’AI-CD et a encouragé les participants à apprendre et à appliquer les connaissances acquises de manière à apporter leur contribution à l’agenda national, régional et mondial de lutte contre la désertification.

M. Yasuhisa Kitagawa, chef de mission adjoint de l’Ambassade du Japon au Kenya, a salué le fort leadership dont ont fait preuve le MoEF et le KEFRI dans la facilitation de la mise en œuvre de l’AI-CD dans la Corne de l’Afrique ainsi que dans le développement de partenariats avec les pays membres et les organisations internationales. Il a également expliqué que l’aide publique au développement du Japon dans le secteur forestier kenyan a une longue histoire de plus de 35 ans et a fait l’éloge de la diffusion de connaissances accumulées par le KEFRI à travers de nombreux programmes de formation pour les pays tiers ainsi qu’à travers l’AI-CD. En outre, il a souligné l’importance d’une combinaison des interventions humanitaires et du plan de développement de la résilience à long terme telle que pratiquée dans le cadre de l’initiative pour combattre les impacts du changement climatique. Enfin, il a indiqué qu’il attendait avec impatience les résultats enrichissants de l’AI-CD lors de sa conclusion à la TICAD8 de 2022.

L’Hon. Mohammed Elmi, secrétaire administratif en chef du MoEF, a prononcé le discours d’ouverture au nom de l’Hon. Keriako Tobiko, secrétaire du Cabinet du MoEF. Il a mentionné l’importance de la conférence en tant que plateforme unique pour consolider les leçons essentielles apprises pour atteindre les objectifs de l’AI-CD et contribuer à la réalisation des agendas environnementaux mondiaux et régionaux. En outre, il a reconnu les accomplissements réalisés dans le cadre de l’initiative qui ont pris la forme de publications de directives et autres documents d’information, et a encouragé l’adoption de meilleures pratiques adaptées au contexte des pays de mise en œuvre Enfin, il a souligné qu’une forte inclusion sociale et l’engagement des jeunes étaient essentiels pour la gestion durable des paysages et a exprimé l’importance de promouvoir davantage l’accès au financement des pays membres en engageant les partenaires de développement et les donateurs à travers les réseaux construits au sein de l’AI-CD.

(2) Etat d’avancement et réalisations de l’AI-CD dans la Corne de l’Afrique et dans la Région du Sahel

Mme. Joséphine Wanjiku, membre du Centre régional de l’AI-CD pour la région de la Corne de l’Afrique, a présenté les réalisations dans la région, telles que l’organisation de forums régionaux et d’ateliers de formation technique, la publication de directives et de brochures et la création d’une page web pour le partage d’informations. Pour conclure, les défis, les leçons retenues et les recommandations ont été résumés.

Ensuite, le Colonel Baba Ba, représentant du Centre régional de l’AI-CD pour la région du Sahel, a expliqué les réalisations de la région, notamment la tenue de multiples forums régionaux et d’ateliers nationaux organisés par le Nigeria, le Burkina Faso et le Mali et l’élaboration de notes conceptuelles de projet (NCP) par les pays membres. Il a également mentionné brièvement les divers mécanismes de financement liés à la lutte contre la désertification qui ont été expliqués précédemment par les donateurs et les agences de développement.

Le Secrétariat de l’AI-CD a résumé les différents événements parallèles organisés pendant la Conférence des Parties (COP) 13 et 14 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et pendant la TICAD7. Au cours de la présentation, les composantes de la plateforme de partage des connaissances de l’AI-CD ont été expliquées ainsi que les activités de partage des connaissances telles que la réalisation de courts métrages. En outre, les outils et les liens en ligne développés en collaboration avec le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) et le CNULCD ont été mentionnés. Le Secrétariat a également présenté les progrès réalisés en matière de promotion de l’accès au financement, notamment l’élaboration d’une ligne directrice résumant les mécanismes de financement pertinents, l’assistance à l’affinement des NCP, la facilitation du développement de réseaux par le biais de réunions avec les partenaires techniques et financiers internationaux (PTFI) et l’assistance à l’intégration des NCP dans les projets des PTFI. Enfin, les cours de formation dispensés par la JICA aux pays de l’AI-CD ont été présentés, ainsi que les programmes de suivi correspondants.

 

(3) Etat d’avancement et réalisations de l’AI-CD par les pays membres

Le point focal par intérim du Soudan, Dr Mona Dawelbait, a présenté les grandes lignes des programmes du Programme d’action du Soudan pour lutter contre la désertification (SNAP), qui ont un rapport avec les objectifs de l’AI-CD. Elle a ensuite présenté l’atelier national de l’AI-CD organisé en juin 2021 et la NCP axée sur l’amélioration des moyens de subsistance sur les terres dégradées dans les États de Kordofan et du Nil Blanc.

Le point focal de la Somalie, M. Kenadid Cali, a axé sa présentation sur les stratégies, politiques et lois relatives au changement climatique et à la lutte contre la désertification, sur l’état de la dégradation des sols en Somalie et sur les fonctions et les priorités de la Direction de l’environnement et du changement climatique. En outre, les principaux défis liés à l’arrêt du commerce du charbon de bois ont été illustrés.

La présentation du point focal de l’Erythrée, M. Heruy Asghedom, a couvert les différents réseaux nationaux renforcés pour répondre aux objectifs de l’AI-CD et la formation au renforcement des capacités du personnel national avec le KEFRI. En outre, il a présenté les différentes campagnes abordant les questions de désertification, de sécheresse et de dégradation des terres ainsi que la proposition de projets axée sur la neutralité en matière de dégradation des terres.

Le point focal par intérim du Soudan du Sud, M. Edward Ugo, a présenté une vue d’ensemble de son projet pilote (Peri-Urban Focus Community Farming to Build Resilience to Climate Change in post-conflict South Sudan) qui a débuté en 2019 avec le soutien de la JICA. Les principales conclusions et les résultats de l’évaluation de base, les ateliers de sensibilisation et le voyage d’étude technique au KEFRI ont notamment été expliqués.

Le point focal de Djibouti, Dr Tabareck Mohamed, a brièvement expliqué l’effort déployé par le pays dans la plantation d’arbres de différentes espèces où environ un million d’arbres ont été plantés à travers cinq districts. Il a également présenté des informations concernant les palmiers dattiers à planter comme mesure de lutte contre la désertification.

Le Dr Monicah Kinuthia, du ministère de la Dévolution et des Zones semi-arides, a présenté l’étude de cas du projet soutenu par la JICA sur le renforcement de la résilience communautaire contre la sécheresse au Kenya (EcoRAD 1 & 2). Dans sa présentation, elle a expliqué l’approche visant à contrôler la forêt de prosopis, une espèce exogène envahissante au Kenya, par des opérateurs formés à l’utilisation de scies électriques et par la production de charbon de bois. Elle a également présenté une étude de cas sur le développement d’une base de données sur les ressources en eau par une combinaison de mises à jour effectuées au bureau, de travaux sur le terrain et de cartographie SIG.

 

(4) Opportunités pour les pays de l’AI-CD d’accélérer les efforts de lutte contre la désertification afin de renforcer la résilience au changement climatique

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Martin Ager, a fait une présentation sur les tendances, les principales causes et les effets négatifs de la désertification, tandis que diverses approches correctives ont été résumées. En outre, des projets en cours, tels que le projet sur la Grande muraille verte, ont été présentés où une collaboration éventuelle avec les activités de l’AI-CD pourrait être envisagée.

Le représentant du Fonds pour l’Environnement mondial (FEM), M. Ibrahim Sow, a fait le point sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des deux principaux programmes de financement (FEM-7) et Fonds pour les pays les moins avancés (FPMA) dans la Corne de l’AFrique. En outre, il a mentionné le processus de préparation du prochain cycle d’investissement (FEM-8) et a présenté les initiatives en cours liées à la Grande muraille verte. Il a également mis l’accent sur les programmes visant à renforcer la capacité de suivi de d’élaboration de rapports des pays membres de la CNULCD.

En guise de dernier commentaire à cette session, le représentant de la Banque mondiale, M. Hisham Osman, a brièvement évoqué l’investissement prochain par ladite institution de plus de cinq milliards d’USD pour soutenir la restauration des terres dégradées et pour améliorer la productivité agricole dans onze pays africains, dont Djibouti, l’Éthiopie, l’Érythrée et le Soudan. En outre, le Partenariat mondial pour des paysages durables et résilients (PROGREEN) visant à soutenir les efforts des pays pour réduire la perte de forêts et améliorer la fertilité des terres a été présenté.

Au cours de la session de discussions ouvertes, le président de séance du Secrétariat de l’AI-CD, les représentants du FEM et les participants ont discuté de la manière dont les pays et les institutions pouvaient aborder le FEM et s’impliquer dans le prochain FEM-8. Le représentant du FEM, Mr. Ibrahima Sow, a expliqué les étapes à suivre pour postuler aux programmes-cadres, tout en encourageant les pays à participer activement à l’exercice de programmation nationale, qui est organisé pendant la préparation du FEM-8. En outre, l’initiative ambitieuse de la Grande muraille verte a été brièvement discutée en mettant l’accent sur ses divers objectifs et ses multiples parties prenantes.

 

(5) Séance de clôture

En guise de synthèse et pour aller de l’avant, le KEFRI et le Secrétariat de l’AI-CD ont résumé les actions à entreprendre par les parties prenantes de l’AI-CD en fonction des trois piliers de l’AI-CD. Ils ont également partagé les événements importants à venir pour l’AI-CD tels que la TICAD 8 de 2022.

En ce qui concerne la voie à suivre, M. Takahiro Ikenoue, du Département de l’environnement mondial du siège de la JICA, a salué les réalisations remarquables des pays membres et a encouragé les parties prenantes à redoubler d’efforts pour promouvoir l’accès au financement.

Enfin, M. Alfred Gichu, chef de la Direction de la conservation des forêts du MoEF, a prononcé le mot de la fin au nom du secrétaire principal du ministère en saluant les progrès de l’initiative et en demandant à ce que les activités de lutte contre la désertification soient intensifiées en s’appuyant sur les bases solides créées lors de l’AI-CD.