Évènement parallèle de l’AI-CD à la COP 15 CNULCD à Abidjan en Côte d'Ivoire - Présentation des pratiques sur le terrain pour lutter contre la désertification en vue d’une Afrique prospère et résiliente -

Vue d’ensemble

Un évènement parallèle de deux heures de la 15ème session de la Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies de la Lutte Contre la Désertification (COP 15 CNULCD) s’est tenu à Abidjan en Côte d’Ivoire le 11 mai 2022, sous les auspices de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), du Ministère de l’Environnement et des Forêts (MEF) du Kenya et du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) du Sénégal.

L’évènement a présenté l’AI-CD et 70 participants provenant de l’Afrique et d’autres pays, les partenaires de développement et les universités y ont assisté. Compte tenu du contexte de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes et du thème de la COP 15 « Terre. La Vie. Héritage : de la rareté à la prospérité », les pratiques sur le terrain pour la lutte contre la désertification ont été présentées par les pays participants de l’AI-CD. Également, les réalisations et les défis de l’AI-CD sur les activités auxquelles il se concentre depuis des années ont été partagés parmi les participants, ainsi que les sujets sur le réseautage, le partage des connaissances et l’accès au financement.

La collaboration avec le secteur public a été suggérée par les intervenants comme l’une des solutions importantes pour lutter contre la désertification. Enfin, il a été souligné l’importance de l’acquisition d’un financement international, à travers par exemple la Grande Muraille Verte (GMV) en utilisant les atouts du pays participant, développés à travers l’AI-CD.

 

Les réalisations de l’AI-CD ont été partagées par les intervenants, telles que les directives et les court-métrages produits, qui sont disponibles au site web ci-dessous :

http://aicd-africa.org/key-products

Les panélistes et l’animateur des discussions à l’évènement parallèle
(De gauche à droite, Dr. George Louise Tokporo Tadu, Dr. Issa Garba, Dr. Paul Ouedraogo, M. Babacar Dia et M. Kaba Diallo)

 

Points marquants de l’Évènement

SESSION 1

La Session 1 a commencé avec une allocution d’ouverture et un discours-programme. Puis, les intervenants ont souligné l’importance de la collaboration continue avec les Partenaires Financiers et Techniques (PFT) et d’autres parties prenantes et le partage des réalisations et des défis à travers l’AI-CD.

Les intervenants et l’animateur de la Session 1
(De gauche à droite, M. Baidy Ba, M. Samson Toniok et Dr. Lucy Ng’ang’a)

Dr. Lucy Ng’ang’a, Directrice Adjointe des Accords environnementaux multilatéraux du Ministère de l’Environnement et des Forêts (Kenya), ayant présidé cette session, a souhaité la bienvenue à tous les participants de l’évènement parallèle, organisé par l’AI-CD.

M.Samson Toniok, Directeur Général du NETFUND (Fonds national en fiducie pour l’environnement) au Kenya, a expliqué que l’évènement parallèle fournirait une plateforme pour les pays participants de l’AI-CD afin de partager les leçons, les expériences pratiques, les défis et les possibilités. Il a ajouté qu’il offrirait également une grande plateforme pour engager avec des Partenaires Financiers et Techniques (PTF) internationaux divers et avoir un dialogue direct visant la mobilisation des ressources. M. Samson a finalement exprimé son espoir qu’après l’évènement parallèle, il y aurait une continuité des activités de l’initiative, l’application des leçons apprises et la collaboration continue avec les PTF pour l’avancement durable des pays africains.

M.Baidy Ba, Directeur des Eaux et des Forêts et Point focal de l’AI-CD (Sénégal), a souligné que la réussite de l’initiative nécessite l’implication et la contribution de toutes les parties prenantes, car la restauration des écosystèmes africains dégradés n’est possible qu’avec un changement dans la mentalité, pour adopter les solutions durables afin de satisfaire les besoins du peuple pour la terre agricole, l’énergie domestique, etc. Il a également mentionné que l’AI-CD étant à son terme, l’évènement parallèle constitue une possibilité cruciale pour les parties prenantes d’évaluer leurs réalisations et les expériences de l’AI-DC, et éventuellement de proposer des perspectives futures pour la résilience des écosystèmes et des communautés de l’Afrique face à la dégradation et au changement climatique.

M.Seiichi Onodera, Vice-président principal du siège de la JICA (Japon), a rappelé, via un message vidéo, que l’évènement était une occasion pour les pays participants de l’AI-CD et les organisations partenaires, pour partager les connaissances utiles, les pratiques sur le terrain en Afrique, aussi bien que les résultats de l’AI-CD, et puis qu’ils ont échangé sur la façon dont les mesures pourraient être promues pour traiter efficacement la désertification et le changement climatique. Il a enfin exprimé son souhait que le résultat de la session de travail devrait paver la voie pour la collaboration continue en vue d’une Afrique prospère et résiliente, et il a assuré que la JICA continue son soutien.

 

SESSION 2

Dans cette session, les Centres et les Secrétariats de l’AI-CD ont fait le rapport sur les réalisations et les défis de l’AI-CD depuis 2016 et relevé les étapes nécessaires comme la marche à suivre.

Les intervenants et l’animateur de la Session 2
(De gauche à droite, Mme Mari Miura, M. Baba BA, Mme Josephine Wanjiku et Dr. Lucy Ng’ang’a)

Mme Josephine Wanjiku du Centre régional de l’AI-CD pour la Corne de l’Afrique (Kenya) a ouvert la session en donnant une brève discussion sur l’AI-CD depuis sa création à la 6ème édition de la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD VI) en 2016, jusqu’à sa conclusion prévue qui aura lieu à la TICAD VIII en août 2022. Elle a ensuite présenté l’état d’avancement de l’AI-CD au sein de la Corne de l’Afrique et la voie à suivre comme suit :

Réalisations du Résultat 1 (Réseautage) : Elle a fait mention sur les 5 forums régionaux qui se sont tenus depuis 2017 en tant que réalisations du réseautage. À cela s’ajoute, deux ateliers techniques en 2017 et 2018 pour former les agents techniques.

Réalisations du Résultat 2 (Partage des connaissances) : Elle a mentionné les deux publications principales, en remerciant tous les 7 pays de la Corne de l’Afrique pour leurs contributions : un document des directives et un livre pour la lutte contre la désertification dans la Corne de l’Afrique (cliquer le lien pour vous référer aux publications). Les brochures sur les bonnes pratiques pour la lutte contre la désertification ont été produites et les connaissances ont été également partagées par le biais d’Internet.

Réalisations du Résultat 3 (Accès au financement): Les notes conceptuelles de projet (NCP) ont été élaborées et devraient se transformer en propositions à soumettre auprès des partenaires de développement ciblés. Les participants ont également été aidés pour l’identification des possibilités de financement auprès des partenaires de développement.

Voie à suivre : Étant donné que l’initiative arrive à son terme en août 2022, elle a proposé la continuation de la collaboration au sein de la Corne de l’Afrique et de la région du Sahel, en établissant les réseaux thématiques pour le partage des connaissances, et la mise en œuvre du développement des capacités basé sur une évaluation des besoins dans les pays participants de l’AI-CD et d’autres pays de l’Afrique subsaharienne.

M.Baba BA du Centre régional de l’AI-CD pour le Sahel et Point focal par intérim de l’AI-CD (Sénégal) a présenté les réalisations et les défis de l’AI-CD dans la région du Sahel comme suit :

Réalisations et défis pour le Résultat 1 (Réseautage) : Il a mentionné que l’une des réalisations du réseautage est la tenue des 5 forums régionaux de l’AI-CD pour le Sahel depuis 2017. En plus de cela, 4 pays (le Mali, le Sénégal, le Nigeria et le Burkina Faso) ont organisé leurs ateliers nationaux en vue de partager les activités et l’objectif de l’initiative au niveau national.

En termes de défis, il a cité les problèmes sur le mécanisme et les stratégies de communication, pour une meilleure implication des femmes et des jeunes, et le manqué de la volonté des autorités locales pour assumer leurs rôles techniques et responsabilité concernant l’AI-CD.

Réalisations et défis pour le Résultat 2 (Partage des connaissances) : Il a mentionné les deux court-métrages produits au Nigeria et au Mali, tout en soulignant les expériences réussies de l’AI-CD en termes de partage des bonnes pratiques. Il a également mentionné le webinar organisé en collaboration avec le CILSS[1] pour partager les meilleurs techniques et technologies pour la lutte contre la désertification. Par contre, les défis auxquels sont confrontés inclurent le manqué de mécanismes et de stratégies permettant les communautés locales d’adopter et de maîtriser les techniques et les technologies pour la lutte contre la désertification.

[1] Comité permanent inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel, abrégé en CILSS

Réalisations et défis pour le Résultat 3 (Accès au financement) : Il a mentionné qu’au cours du deuxième forum de l’AI-CD dans la région du Sahel, les notes conceptuelles de projet (NCP) des divers pays ont été présentées aux Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Chacun des PTF a fait les commentaires sur les NCP, suivi par une présentation de leurs mécanismes de financement respectifs. Par la suite, tous les points focaux ont rencontré les PTF, pour revoir les NCP, qui étaient par conséquent adaptées aux exigences de ces derniers. À la fin de ce processus, un projet malien a été financé par la FAO.

Voie à suivre : La région du Sahel prévoit de partager les réalisations de l’AI-CD à la TICAD VIII, avec pour but de les entretenir et de les approfondir en termes de réseautage avec toutes les parties prenantes. M. Ba a enfin demandé aux PTF de soutenir les pays pour qu’ils puissent toucher les utilisateurs finaux qui en général ne sont pas familiers avec ou n’ont pas accès à Internet.

Mme Mari Miura, Adjointe principale au Directeur du Département de l’Environnement mondial du Siège de la JICA (Japon), a principalement revu les jalons clé de l’AI-CD, les réalisations inter-régionales des piliers de l’AI-CD, les défis auxquels sont confronté ainsi que la voie à suivre pour promouvoir les mesures efficaces et les partenariats en vue de traiter la désertification et le changement climatique. Elle a fait mention sur les 7 évènements parallèles de haut niveau, organisés tout en saisissant les occasions présentées par les COP CNULCD et les TICAD, incluant celle qui est en cours en ce moment. Elle a ensuite présenté le rapport de l’état d’avancement inter-régional de l’AI-CD comme suit :

Réalisations du Résultat 1 (Réseautage) : Elle a expliqué que les co-organisateurs internationaux de l’AI-CD et les partenaires (JICA, CNULCC, FAO, CILSS, ICARDA et FEM) et nombreux partenaires de développement (Grande Muraille Verte/UA, BAD, PNUD, etc.) se sont engagés dans l’initiative.

Réalisations du Résultat 2 (Partage des connaissances) : Elle a dit que les plateformes en ligne ainsi que les forums régionaux avaient pour objectif de partager les connaissances, les bonnes pratiques et les initiatives de pays. Tous ceux-ci ont été documentés comme « Directives et Étude de cas de la Corne de l’Afrique » ainsi que « Connaissances et Recommandations politiques du Sahel » avec la contribution des pays participants de l’AI-CD.

Réalisations du Résultat 3 (Accès au financement) : Elle a mentionné que l’AI-CD, lui-même, n’est pas associé à un mécanisme financier spécifique. Toutefois, son rôle est d’aider les pays partenaires à avoir l’accès à tout financement disponible. Elle a également cité la contribution de la JICA en tant que bailleur bilatéral.

Les 3 sessions de formations se sont tenues au Japon et les 2 autres en ligne en raison des restrictions imposées par la pandémie du Covid-19. De plus, la JICA a apporté son soutien à quelques pays participants pour mettre en œuvre leurs plans d’action sur le terrain.

Elle a continué à informer que les défis auxquels sont confrontés, ont inclut l’adaptation des NCP des pays participants de l’AI-CD aux systèmes de financement des PTF, en raison de la diversité de leurs exigences.

Voie à suivre : Pour les pays, elle a souligné la nécessité de renforcer leurs initiatives pour développer et mettre en œuvre les projets. Pour ce qui est de partenaires, elle a recommandé une amélioration de l’harmonisation des initiatives globales et régionales, afin de soutenir les pays de manière efficace.

 

SESSION 3

Le sujet de la Session 3 (discussions de groupe) était « Renforcer les efforts pour lutter contre la désertification et faire face les impacts de la sécheresse à l’horizon 2030 et au-delà ». Dans cette session, il a été souligné par les intervenants l’importance de l’acquisition d’un financement international, par exemple à travers la Grande Muraille Verte (GMV), en utilisant les atouts de chaque pays participant, développés à travers l’AI-CD.

Dr. George Louise Tokporo Tadu, Point focal de l’AI-CD (Soudan du Sud), a informé que le projet élaboré par le Soudan du Sud, intitulé « Agriculture d’intégration communautaire centrée sur le péri-urbain » avait été soumis à la JICA pour le financement, et qu’il avait été heureusement accepté.

Il a dit que l’une des réalisations significatives était le réseautage et le transfert de technologies, et que le Soudan du Sud avait reçu la formation pour le développement et la gestion des pépinières à travers le voyage d’étude auprès de la KEFRI au Kenya.

À propos des défis, Dr. Tadu a mentionné le manque des capacités techniques et financières pour élaborer les propositions susceptibles d’être financées et que l’instabilité politique et civile posait également certains problèmes.

M.Kaba Diallo, Point focal de l’AI-CD (Mali), a concentré sur la discussion d’un projet pour la gestion durable des sols et de l’eau. Il a informé que les principales leçons apprises de ses mises en œuvre étaient les suivants : les femmes ne sont pas en mesure de contrôler les ressources en sols ; la réalisation de l’adoption de certaines bonnes pratiques nécessite un certain nombre des équipements ; et le développement d’un réseau des prestataires de services a permis d’apporter un soutien aux agriculteurs au niveau local.

Dr. Paul Ouedraogo, Secrétaire Adjoint de la direction du CILSS (Sénégal), a expliqué que le CILSS travaille sur la gestion durable des sols et le suivi de la sécheresse, et fournit le développement des capacités. Il a invité les pays participants de l’AI-CD d’envoyer leurs cadres au CILSS, pour qu’ils puissent recevoir la formation, et encourage les pays à proposer toutes les meilleures pratiques de l’AI-CD aux plateformes nationale et régionale, en vue de meilleures politiques d’influence sur la gestion durable des sols.

Dr. Issa Garba, Expert Agro-pastoraliste du CILSS (Sénégal), a souligné que le travail fait par le CILSS peut contribuer à mettre à niveau des actions par l’identification des zones affectées par la dégradation des sols. Le CILSS travaille également au niveau local et communautaire, en produisant les cartes détaillées et connaît un grand nombre d’expériences en termes de gestion durable des sols.

M.Yasuo Izumi, Secrétariat de l’AI-CD (Japon), s’est concentré principalement sur l’accès au financement et a expliqué les réalisations et l’état d’avancement fait par les points focaux de l’AI-CD et les partenaires. Il a reconnu que l’initiative a doté tous les 15 pays participants de l’AI-CD des outils pratiques et des connaissances, les rendant capables de proposer les nouveaux projets avec leurs NCP.

À propos des actions futures, il a recommandé davantage de collaboration et  de coordination avec d’autres ministères, agences, sociétés privées et ONG liés à l’AI-CD. Puis, il a présenté, comme un exemple de la collaboration avec le secteur privé, les produits de certaines sociétés privées du Japon, qui peuvent contribuer à la lutte contre la désertification. Il a également souligné la nécessité d’adapter les stratégies nationales à celles des PFT et appelé les pays participants à aller au-delà de l’AI-CD et à continuer les activités liées à l’AI-CD.

SESSION 4 : Clôture

M.Babacar Dia, Secrétariat de l’AI-CD (Sénégal), a conclu que la fin de l’AI-CD pourrait signifier le début de la collaboration avec les bailleurs internationaux tels que la Grande Muraille Verte.
l a également remercié les éminents participants pour la qualité de discussions tenues, et déclaré la réunion close au nom du Secrétariat de l’AI-CD.